Accueil
informations forum planete bleue
CGU
les chroniques du forum planete bleue
les interviews du forum planete bleue
les focus du forum planete bleue
web tv du forum planete bleue
presse media forum planete bleue
posters du forum planete bleue
referencement du forum planete bleue
programme missions ampers
programme missions ampers
programme missions ampers

formations du forum planete bleue
forum expo du forum planete bleue
forum expo 2016 du forum planete bleue
comité d'organisation du forum planete bleue
formations du forum planete bleue
visites de sites du forum planete bleue
voyages d'etudes du forum planete bleue
formulaire de contact du forum planete bleue
inscription news forum planete bleue

Accueil

 Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous. (Gandhi)

CHRONIQUE DU 12/10/2015        

Le ciel vient de nous tomber sur la tête !


En effet, comment qualifier autrement les trombes d’eau qui se sont abattues sur la partie côtière des Alpes-Maritimes, dans la soirée du samedi 03 octobre 2015 ? Et que dire face à la violence d'une nature, que l'homme croit trop souvent avoir domptée ?


En ce qui me concerne et plutôt que d’aborder les erreurs ou les problématiques récurrentes liées à cette catastrophe, j’ai souhaité profiter de cette chronique pour dénoncer, ce que je considère comme étant une grave dérive sociétale.


En effet, avant même que la plupart des habitants aient pu réagir ou comprendre ce qui était réellement en train de se passer, certains médias télévisés nous ont immédiatement submergés d’images et de commentaires redondants, en faisant tourner en boucle des reportages mettant en scène les pluies diluviennes et les dégâts qui en résultaient. Images qui ont ensuite progressivement cédés le pas à celles des drames humains et à un décompte malsain des victimes, dont le bilan s’alourdissait d’heure en heure.


L’empathie est nécessaire au vivre ensemble. Pour autant, lorsqu’elle est dévoyée à des fins d’audience, cela devient un véritable problème de société !


Personnellement, j’ai été scandalisé de l’utilisation que certains médias ont fait de la détresse des victimes de ces inondations ; j’ai été outré de voir que ces mêmes médias se faisaient le relais marketing de certains procédés d’alerte individuels, présentés comme étant la solution adaptée à ce type d’événement et ce, alors même que, ni les services météo, ni la Sécurité civile n’étaient - et ne sont - en capacité de le prévoir en temps voulu.


Enfin, j’ai été sidéré de voir des opportunistes de tous bords se servir de ces drames sans la moindre vergogne et ce, à toute fin d’engager des polémiques stériles au sujet de prétendues carences en matière de vigilance météo et d’alerte des populations, alors même qu’il est actuellement impossible de prévenir ce type d’événement météorologique, puisque la concentration des précipitations se fait sur une zone localisée.


En l’état et face à la récurrence des inondations, le Comité d’Orientation du Forum Planète bleue estime au contraire que :


  

  1. Des cellules de crises territoriales doivent être généralisées sur les couloirs d’inondations et de submersions marines.

  2. L’augmentation des capacités et moyens techniques, matériels et humains doit être une priorité pour gérer ce type de catastrophe et permettre de coordonner dans les plus brefs délais, l’ensemble des moyens nécessaires pour répondre à l’urgence de la protection des populations, des biens et des infrastructures.

  3. La formation des populations aux risques d’inondations, d’érosions et de submersion doit être engagée sous la responsabilité des mairies, d’autant que le réchauffement climatique laisse augurer la fréquence de telles précipitations météorologiques à l’avenir.


A ce sujet, convenons que c’est bien au niveau des bassins d’activités, des communautés d’agglomérations et des mairies que cela doit s’organiser.


Concernant ces dernières, le moins que l’on puisse écrire est que tous les édiles des communes sinistrées ont su mobiliser leurs services et coordonner efficacement les forces de l’ordre et la Sécurité civile, pour faire face à cette tragédie climatique.


Même si, en qualité de victime, le temps semble toujours trop long avant de voir les secours arriver, surtout lorsque des salauds (je ne vois pas d’autre mot) profitent de votre détresse pour venir vous piller…..


Enfin, la catastrophe climatique terminée et les médias aussitôt envolés vers d’autres contrées, ce sera encore aux maires qu’incombera une grande partie des mesures techniques et fiscales à mettre en œuvre pour gérer les conséquences matérielles et économiques qui resteront sur place, une fois l’effervescence médiatique terminée.


Pour terminer, je n’oublie pas que les inondations du 03 octobre ont généré une véritable catastrophe écologique - notamment dans la baie de Cannes - et qu’il faudra l’aborder le moment venu au niveau local, même si, pour l’instant, ce sont les drames humains qui doivent bénéficier de toutes les priorités !


Pour en revenir aux dérives médiatiques et à leur corollaire, rappelons-nous (je ne sais pas si c’est encore d’actualité), qu’on nous a enseigné que « La plus grande peur de nos ancêtres les gaulois était que le ciel leur tombe sur la tête. »


Or, force est de constater, que 2000 ans plus tard, nous avons inversé le problème en choisissant de marcher sur la tête !


En effet, comment penser le contraire après avoir vu tourner en boucle les images et les commentaires sur la visite du Président de la République à Cannes et sur les communes les plus touchées par les inondations ?


La première chose qui m’est venue à l’esprit a été de me demander ce qu’il venait faire dans ce bourbier (...) et surtout, pourquoi mobiliser des hommes, des moyens et du temps qui auraient été bien plus utiles à cet instant aux sinistrés ?


Je ne sais pas vous, mais personnellement ce que je demande à un Président de la République, voire à ses ministres - y compris le premier d’entre eux - c’est de s’occuper des grands dossiers, de gérer correctement le présent et de penser un tant soi peu l’avenir et enfin, de savoir diriger et défendre la France dans un environnement pour le moins compliqué et dangereux.


En aucun cas, son rôle ne doit consister à satisfaire aux exigences d’un cirque médiatique qui s’est complètement emballé et qui va maintenant à l’encontre de l’intérêt général ! A moins bien sûr, que le principe de la délégation de démocratie n’ait plus aucun sens…


Vous me direz, on comprend bien la terreur des politiques liées au syndrome de la canicule de 2003, mais y avait-il une raison impérieuse qui justifiait la présence du Chef de la Nation en pleine mobilisation générale pour tenter de sauver les vies et les biens ? Cela se discute...


En effet, le drame se suffisait à lui seul, sans avoir à en rajouter dans l’émotion suscitée, dans l’escalade et la surenchère médiatique, toutes situées aux antipodes des nécessaires besoins d’information et des impératifs du pouvoir exécutif.


Face aux défis à relever, au premier rang desquels la sauvegarde de notre environnement, la peopolisation de la vie politique doit être bannie de nos écrans ; les slogans politiques ne doivent plus se résumer à des « succédanés publicitaires » ; la réflexion et le débat sociétal doivent reprendre leurs lettres de noblesse face à la facilité des petites phrases assassines ; et nos dirigeants doivent impérativement refuser de s’incliner devant tous les clowns blancs du grand barnum médiatique : c’est le seul moyen pour que les citoyens reprennent confiance dans la parole politique et l’action publique et aussi pour que des solutions pérennes, et acceptées par tous, puissent enfin voir le jour !


Car, qu’on l’admette ou pas, la culture de l’instantané et du superficiel est en train de détruire la compréhension du monde qui nous entoure puisque, à quelques exceptions près, l’actualité ne traite maintenant plus que la forme, au détriment du fond.


Certes, des esprits chagrins, nous dirons en paraphrasant Régis Debray : « que vaut un édito, face à… un cormoran mazouté ».


N’empêche, il faut comprendre pourquoi le cormoran est mazouté et trouver, si ce n’est les moyens de le sauver, tout au moins les moyens d’empêcher que cela se reproduise.


Or, comment une information politique ou sociétale réduite à sa plus simple expression peut-elle permettre au plus grand nombre de comprendre les choses sur le moyen et long terme ? Comment une information qui tourne en boucle et fait de la surenchère son fond de commerce, peut-elle nous permettre de prendre de la hauteur sur les événements ou nous faire entrer dans le détail des faits, sachant que le diable se cache toujours dans les dits détails ? Comment expliquer qu’il faut continuer à croire dans la parole politique, lorsque les victimes se retrouvent seules face à leur désarroi sitôt que se sont tues les sirènes des pompiers ou, sur un autre registre, dès que les palettes finissent de brûler, que les cornes de brumes sont éteintes et que les tribuns sont repartis ?


Pour finir sur le sujet - et sans tomber dans le conspirationnisme qui malheureusement fait florès sur le net -, on peut légitimement se demander si nous ne serions pas en train de devenir indifférents à ce qui nous entoure, voire en passe de rendre les armes et d’accepter le pire à venir, face à l’inéluctable que nous suggère au quotidien l’incessant bombardement d’images négatives, qui font le sommaire d’une actualité spectacle.


Idem en ce qui concerne le fonctionnement démocratique de nos sociétés, car ce que nous attendons du politique avec un grand « P », c’est qu’il nous offre la possibilité de pouvoir voter pour des propositions et des orientations et non de voter contre un candidat du camp opposé.


Ce qui me permet de conclure sur une note positive : après m’être fortement inquiété - dans ma chronique du 15 septembre dernier - sur les dangers liés à la pollution de la planète par les plastiques, je ne peux que me réjouir de l’annonce faite, le 09 octobre dernier à Marseille par Christian Estrosi, de faire de la région Paca, la première région "no plastic" de France.


Mais avant d’être trop optimiste, il va de soi que nous attendrons de connaitre le contenu de cette proposition, ainsi que la réponse de tous les autres candidats aux élections régionales de décembre prochain. Candidats à qui nous adresserons prochainement une liste de questions qui nous permettront de mieux connaitre leurs positions et leurs engagements au niveau territorial, sur des sujets en lien avec la défense de notre Planète bleue.



Gilles VAUCOULEUR


Rédacteur en chef du Forum Planète bleue

  

Gilles Vaucouleur/

Non à la marchandisation des émotions !

Gilles VAUCOULEUR

Président